Commande du Choeur Philharmonique International
Création pour choeur, solistes et quintette instrumental
sur des poèmes de François Sengat Kuo, Michel Ducasse, David Diop, Aimé Césaire et Leopold Sedar Senghor
Avec Leïla Olivesi - piano, composition
Jean-Charles Richard - saxophones
Marion Frère - violoncelle
Donald Kontomanou - batterie
Yoni Zelnik - contrebasse
"Rhapsody in Black" est à la confluence de trois univers artistiques.
La poésie tout d'abord avec laquelle j'entretiens une relation privilégiée depuis toujours. J'ai publié trois albums autour de trois poétesses : "l'Étrange Fleur" à partir des poèmes de Djamila Olivesi sur Aïcha Kandicha, la "Suite Andamane" avec Karine Ancellin et mon dernier opus "ASTRAL" avec Lucie Taïeb. J'aime suivre la forme de chacun de ces poèmes pour créer des suites originales, composer des mélodies qui soulignent et accompagnent les accents naturels de la langue, créer des moments où la musique respire et transcende l'idée poétique.
Cette commande du Choeur Philharmonique International résonne également avec mes origines africaines (je suis mauritanienne par mon père) et, à travers l'histoire de l'esclavage, avec celles du jazz. Composer une musique à partir de textes d'auteurs aussi puissants qu'Aimé Césaire et Leopold Sedar Senghor fut un plaisir et un honneur. Amoureuse de la langue française, j'ai d'autant plus goûté les délices de ce tête à tête artistique avec les poètes de la négritude et les éminents David Diop, François Sengat Kuo et Michel Ducasse
Enfin, la dimension lyrique est au centre de mes créations qu'elle soit incarnée par la voix humaine ou instrumentale. J'ai moi-même chanté pendant dix ans au sein de la chorale des P'tits Loups du Jazz. J'aime écrire pour grands ensembles : orchestre symphonique, big band, choeur et j'ai eu la chance en 2016 de composer une oeuvre qui rassemble les trois à la fois : la "Suite Andamane".
J'aime jouer avec la richesse des timbres, raison pour laquelle j'ai créé mon Octet Astral.
Dans cette oeuvre, je me suis avant tout inspirée de la musicalité des mots, du sens et de l'atmosphère dégagée par les poèmes. Le jazz et l'improvisation y ont leur place pour prolonger les poèmes et laisser libre cours à l'imagination. Les ritournelles et les mélodies s'entrelacent pour raconter l'histoire et la souffrance des peuples mis en esclavage, leur beauté, leur soif de liberté, la nécessité impérieuse de la révolte et l'espoir de construire un monde meilleur : "l'arc-en-ciel d'avril".
La composition de la "Rhapsody in Black" m'a ainsi naturellement comblée d'un triple bonheur et d'un grand honneur. Puisse-t-elle porter loin nos désirs d'utopie et notre mémoire en célébrant l'abolition de l'esclavage avec ces auteurs puissants et inaltérables.
Leïla Olivesi, pianiste compositrice et cheffe d'orchestre.